Le soja, le faux aliment

En Suède, il y a quelques années, une jeune fille a eu une crise d’asthme après avoir mangé un hamburger dans un fast-food bien connu, et elle est décédée. L’enquête a révélé que la cause de son décès a été le petit pourcentage de soja (2,2 %) contenu dans le bœuf haché, qui a déclenché la réaction anaphylactique fatale. Des enquêtes ultérieures ordonnées par le ministère de la Santé ont établi que cinq jeunes Suédois étaient morts entre 1993 et 1996 suite à des chocs dus au soja, et que tous avaient mangé sans problème du soja auparavant. Depuis lors, la Suède essaie de limiter la consommation de soja chez les enfants souffrant d’asthme et d’autres allergies, en particulier aux arachides. Ces événements ont incité à revoir à la baisse les merveilleuses qualités que la publicité donne au soja : une protéine végétale digestible, qui combat le mauvais cholestérol et prévient le cancer ; le remplaçant idéal du lait chez ceux qui souffrent d’intolérance ; la nourriture préférée des végétariens ; le « haricot » de longévité, dont les Asiatiques se nourrissent depuis des millénaires et auquel ils doivent leur bonne santé… Ce ne sont là que des mensonges, et des mensonges très dangereux. Tout d’abord, s’il est vrai que les Chinois ont utilisé le soja « pendant des milliers d’années », il est également vrai qu’ils l’ont utilisé non comme nourriture, mais comme engrais naturel pour le sol (planter du soja enrichit la terre en azotates) ; cela jusqu’à ce que, vers 264 av. J.-C., soit développé en Chine un processus de fermentation qui transforme la purée de soja en sauce, connue aujourd’hui sous le nom japonais de « miso » : un assaisonnement, et non un aliment. Plus tard, un alchimiste chinois découvre que la pâte de soja traitée avec du chlorate de magnésium (un sel dont regorge certaines algues) coagulait : le « tofu », ou fromage de soja, était né. Mais les Asiatiques ont toujours mangé du « tofu » occasionnellement et en petites quantités, sauf en temps de famine. En fait, la consommation quotidienne de soja et de ses dérivés en Chine, au Japon, en Corée et en Indonésie se situe entre 9 et 36 g par jour : rien à voir avec 240 g d’une tasse de  « lait de soja », et avec la portion de tofu (de 252 g) que consomme quotidiennement un végétarien européen ou américain convaincu de bien se défendre, ce faisant, contre le mauvais cholestérol et le cancer.

 

Mais le pire, c’est que nous mangeons tous du soja, même à notre insu. Comme nous l’avons vu, il est ajouté comme liant dans les hamburgers. On le trouve souvent dans la viande en conserve et même dans le thon, dans de nombreux gâteaux, dans les barres « énergisantes » et sucrées que les enfants aiment tellement ; sans parler des substituts du lait en poudre pour nourrissons, très utilisés par les mères, persuadées de faire du bien à leur enfant. Le soja est omniprésent sur nos tables.

La lécithine de soja est même recommandée par certains médecins comme aliment anticholestérol.

La même protéine est « texturée » pour obtenir un aliment qui – grâce à des additifs artificiels – prend le goût et l’apparence du bœuf ou du poulet, et qui est recommandée à ceux qui doivent éviter les protéines animales. Mais sa production s’effectue avec des procédés industriels plutôt alarmants. En fait, la farine de soja, purifiée à partir de sa graisse, est pressée dans des machines d’extrusion (le même procédé que celui utilisé pour fabriquer les couverts en plastique).

La protéine est isolée des autres substances en mélangeant la pâte de soja brute avec une solution alcaline caustique, puis lavée avec une solution acide pour précipiter la lécithine.

Le produit est de nouveau immergé dans une solution alcaline, puis il est séché à une température élevée, et enfin « texturé » en filaments, avec les procédés utilisés dans l’industrie textile. Cette manipulation libère le produit des composants qui causent des flatulences (au fond, il s’agit d’un haricot), mais aussi des vitamines et des minéraux. Et la qualité de la protéine, ainsi « torturée », disparaît. En outre, les scientifiques savent (mais pas le public) que le soja contient des toxines et des substances appelées « antinutriments » : par exemple, un inhibiteur de la protéase, l’enzyme qui qui permet de digérer les protéines ; les « phytates », qui bloquent l’absorption des minéraux, ce qui provoque des carences de calcium et de zinc ; des lectines et des saponines, qui provoquent des troubles gastro-intestinaux. La chose est tellement bien connue dans les fermes que l’alimentation des bovins nourris avec du soja est enrichie de minéraux, de vitamines et de méthionine (un acide aminé spécial), sans quoi les animaux perdraient du poids.

Comme cela a été établi en Suède, le soja est un puissant allergène qui, quand il ne provoque pas la mort, cause souvent diarrhée, symptômes semblables à ceux du rhume, déglutition difficile. Pire : 70 ans d’études sur les animaux et les humains ont permis d’établir qu’un régime alimentaire à base de soja provoque de graves troubles de la thyroïde. Dans ce cas, le composant coupable est le phyto-œstrogène, ou isoflavone, une hormone végétale présente à haute dose dans le soja. C’est un inhibiteur de la thyroïde qui peut causer le cancer de la thyroïde. Le phyto-œstrogène met en péril le développement sexuel des enfants nourris avec des poudres à base de soja comme substituts du lait. L’infertilité des vaches nourries avec trop de soja est un phénomène bien connu aux agriculteurs. Chez les garçons, l’œstrogène végétal peut contrer la croissance des testicules et la quantité de sperme chez l’adulte ; chez les filles, il peut causer une maturation sexuelle précoce avec des problèmes dans la vie adulte, de l’aménorrhée  à l’absence d’ovulation.

Mais alors, qui a diffusé toutes les belles histoires et les mythes sur le soja, « haricot du bien-être » et de la longévité ? Le responsable est l’un des « pouvoirs » les plus puissants et secrets du monde : les multinationales de céréales, connues sous le nom « cartel du blé ». Il s’agit d’entreprises géantes – Cargill, Continental, Bunge, Louis Dreyfus, Archer Daniel Midland. Leurs noms sont inconnus du grand public. De fait, ces entreprises ne sont pas cotées en bourse, la plupart d’entre elles appartenant à de puissantes familles. Leur activité consiste principalement à acheter en bloc des récoltes entières de blé et de céréales (mais aussi de noix de coco, de cacao, d’huile de palme, d’arachides) dans les pays producteurs (Argentine, Brésil, Ukraine, Afrique, Australie et Asie) et de gérer leur distribution dans le monde.

Le commerce des grains est hautement stratégique : durant les années du communisme, le « Cartel du blé » a souvent sauvé le régime soviétique de ses famines récurrentes en lui faisant parvenir discrètement d’énormes cargaisons de blé et de maïs. Géré par la bourse de Chicago, le business est pratiquement contrôlé par les cinq ou six multinationales ci-dessus citées, aussi appelées les « Sœurs du blé ». L’une d’elles en particulier, l’Archer Daniel Midland (ADM), a favorisé pendant des décennies la production mondiale de soja et lancé une vaste campagne pour la promouvoir comme « protéine de la santé ».

C’est l’ADM (qui compte 26 000 employés dans le monde) qui fabrique, vend et promeut le lait de soja que vous trouvez dans les supermarchés (et qui est le déchet de la coagulation « du tofu »), l’huile et la margarine de soja comme « acide gras anticholestérol » et le substitut de viande à base de soja (Nutrisoy). Et, bien sûr, c’est toujours l’ADM qui promeut les conférences médicales internationales vantant les qualités salutaires du soja, et qui commande les « études scientifiques » prouvant les qualités miraculeuses de ce produit et de ses sous-produits, études que les autorités de la santé prennent pour argent comptant. Le surplus de production du soja est tel qu’il faut sans arrêt trouver de nouvelles idées pour en augmenter la consommation. La dernière en date est l’utilisation du soja dans la production de diesel et d’essence synthétique, l’éthanol, pour lesquels ces pouvoirs forts ont réussi à arracher aux États-Unis de fortes subventions et autres exonérations fiscales. Ce business connaît une expansion triomphale.

5 janvier 2007

Maurizio Blondet

(tiré de www.effedieffe.com ou www.promiseland.it)

 

Source : Riefoli, Michele, Mangez sain et naturel grâce à des aliments végétaux complets, Macro Éditions, 2016, page 278.

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